Usual suspects de Bryan Singer, qui raconte l'histoire d'une bande de gangsters autour d'une affaire complexe sur l'explosion d'un bateau utilisé pour trafique de drogue, est un film américain sortie en 1995. Bryan Singer est alors un un talentueux jeune réalisateur qui a reçu le prix du grand jury au festival de Sundance pour son premier long métrage « public access » en 1988. Ce deuxième long métrage, doté d'un scenario complexe, suit une narration non-linéaire entrecoupée de flash-back et de sauts temporelles empruntant à de nombreux genres. Avec un casting exceptionnel (Kevin Spacey, Gabriel Byrne, Benicio Del Toro, Stephen Baldwin), l'auteur signe un thriller innovant et captivant qui utilise avec brio la technique du twist final. La réussite fut énorme et le film recevra l'oscar du meilleur scenario original et du meilleur second rôle pour Kevin Spacey. Il a désormais pris le titre de thriller culte et aujourd'hui encore de nombreuses personnes débâtent sur le pourquoi du comment du scenario. Mais le film offre bien plus qu'un simple thriller, il pose aussi une réelle réflexion sur la fiction et la réalité dans le cinema.
Usual suspect est d'abord un film attrayant et innovant qui garde le spectateur au fond de son siège et le plonge dans une atmosphère sombre située dans un milieu criminelle mystérieux incarnée par le personnage de Keyser Soze. On doit la réussite du film au scenario complexe où le spectateur est invité à réfléchir sur les méandres des nombreux évènements du film. Ce scenario utilise donc la méthode du flash-back. L'histoire commence par ,entre guillemet, la fin. C'est Verbal Kint le seule survivant de l'explosion du bateau ouvrant le film, qui raconte a l'agent de police comment lui et ses compagnons en sont arrivé là. Ainsi on peut voir dans le scenario une directe séparation de la population: tu es sois un flic ou un truand ou encore un avocat mais ce dernier navigue entre les deux camps. En plus ce système de flash-back , où c'est un personnage qui en faite nous raconte le film, fait apparaître un réel mystère: Comment peut-on savoir qu'il dit la vérité? C'est sur ca que joue le scenario, l'auteur nous met dans la place de l'agent et lui essaye de nous convaincre par l'intermédiaire de verbal klint interprété par l'incroyable Kevin Spacey. On l'écoute nous raconter cette incroyable histoire illustrée de détails et de rencontres si étrange qu'on ne peut penser à un moment que l'interlocuteur nous ment.
Ce qui nous amène à la mise en scène atypique et énergétique de l'auteur. Le fil de l'histoire n'étant pas linéaire le réalisateur met en scène deux périodes différentes : Le passé raconté par verbal klint qui montre les évènements avant l'explosion du bateau et le présent ou ,pendant que kint raconte l'histoire, la police enquête. Il crée aussi des personnages reconnaissables et un peu caricaturales avec ces cinq voyous ou chacun a son rôle : le chef, le silencieux, le dangereux, le déconneur, et le pro des explosifs. Chacun à sa part de mystère et tous peuvent-être soupçonné de n'être pas clair, de ne pas dire tout ce qu'il sait. On les soupçonne tous à un moment ou a autre d'être ce fameux Keyser Soze. L'auteur créer ainsi un réel mythe autour de ce personnage à tel point qu'il est aujourd'hui parti intégrante de la culture populaire. Il reste pour le spectateur une sorte de mystère, un être génial et incroyablement brillant, un roi du déguisement. Tout les éléments du film, tous les détails sont notés par le spectateur comme possible indice à une vérité, une logique qu'on espère. Tout ceci est anéanti par la chute qui laisse le spectateur sans voix.
Mais finalement après deux heures de films ou est la vérité. Y a t-il des éléments qui sont réels, une logique dans ce que dit Verbal Kint? Quand dit-il la vérité? Es que tout les personnages sont inventés et viennent de son imagination? Apriori ce sont les questions que se posent le spectateur. Il cherche directement a comprendre tous les petits détails du scenario pour trouver une faille, une explication. Bien évidemment ce n'est pas la que le film tire sa force mais plutôt dans la narration, réel mise en abîme de la fonction du cinema. Pendant deux heures l'auteur nous raconte un scenario, des personnages, des trames et pendant ces deux heures il nous convainc que ce qu'il dit est vrai. Il nous a tenu éveillé et hors d'haleine sur l'histoire que raconte le personnage de Kevin Spacey. Mais tout ce tissu d'évènements n'est que de l'imagination et est seulement légèrement basée sur des faits réels. Tout le film est seulement un truand racontant des bobards à un pauvre flic qui est si content d'entendre se qu'il veut entendre qu'il mord a l'hameçon, Qu'il accuse la mauvaise personne. N'est ce pas la le rôle du cinema, de nous faire croire, nous les spectateurs, à la fiction, de nous sortir de la réalité et nous donner ce que l'on a besoin de voir. Un pur moment de création où la réalité est transcendée par l'éloquence de Verbal Klint en quelque chose qui nous sort de l'ordinaire, de notre vie « monotone ».
Voilà ce que nous dit l'auteur : Tout est faux , tout est fiction mais pendant deux heures au moins on y croie.
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